Par Cyrill LEBAS le 13.02.2025
Le chantier touche à sa fin et voici l’heure de rédiger et livrer son Dossier d’Ouvrages Exécutées. Ce refrain, souvent synonyme de rames de papier entières et de gros classeurs, est désormais bien connu de toutes les entreprises de la construction. Mais jusqu’ici, peu d’entre nous ont été confrontés à son successeur : le DOE numérique BIM.
Petit rappel sur ce qu’est un DOE. Il est généralement découpé en plusieurs parties qui correspondent à chaque lot. Il doit rassembler l’intégralité des informations techniques et administratives relatives à l’ouvrage. Son objectif est d’apporter toutes les données nécessaires pour que l’exploitant du bâtiment puisse assurer convenablement la gestion, la maintenance et l’entretien du bâtiment après sa livraison. Généralement, tous les Dossiers de Consultation des Entreprises demandent la remise d’un DOE en fin de chantier, c’est donc une pièce contractuelle à ne pas négliger.
Désormais, le DOE peut déjà se présenter sous forme numérique. Les fichiers sont déposés soit sur une clé USB, soit sur une plateforme électronique de documents. Néanmoins, ce DOE dans sa forme traditionnelle présente certaines limites. Tout d’abord l’accessibilité et la gestion des informations qui sont souvent dispersées dans plusieurs documents et peuvent être difficiles à retrouver. Il peut être nécessaire de consulter plusieurs sources afin d’obtenir des données spécifiques. Ensuite ce DOE est peu voire pas du tout évolutif, une fois que les documents ont été édités, il devient plus difficile de les mettre à jour. La collaboration et la synchronisation entre les intervenants restent très limitées, chacun produisant ses propres documents relatifs à son lot, sans véritable synthèse avec les autres corps d’état.
Le DOE numérique BIM quant à lui, n’est ni plus ni moins que la maquette numérique, que l’on vient enrichir, en fin de chantier, avec toutes les données relevées sur site (diverses modifications, travaux supplémentaires, essais, autocontrôles etc…) . Par conséquent, il présente tous les avantages que permettent le BIM, à savoir une collaboration, une accessibilité, une transparence et une qualité accrues des données. Mais également, cela permet au DOE de devenir une archive vivante, interactive et dynamique. De plus, l’exactitude des données renseignées sur la maquette peuvent être contrôlées in situ grâce aux outils de scan 3D, ce qui permet de s’assurer que le DOE soit le plus proche possible de la réalité.
Et enfin, une fois les clés du bâtiment remises au gestionnaire, les éléments constituant ce DOE numérique peuvent être très facilement intégrés à un logiciel de gestion de la maintenance (GMAO). Ce type de logiciel permet de planifier, suivre et optimiser les opérations de maintenance de l’ouvrage. Il aide à gérer les interventions, les stocks de pièces détachées, la documentation technique et les coûts. L’exploitant est ainsi accompagné dans son travail afin que l’ouvrage puisse conserver sa destination le plus longtemps possible.
En résumé, le DOE numérique BIM représente une véritable évolution. La gestion à long terme et la maintenance du bâtiment sont rendues beaucoup plus interactives et dynamiques grâce à l’intégration de la maquette numérique. Il permet une visualisation 3D de l’ouvrage dans sa globalité, ainsi que l’exploitation de données plus riches et plus complètes tout au long du cycle de vie du bâtiment.